La Cigogne blanche
Échassier aux longues pattes mais aussi au long cou, la Cigogne blanche passe rarement inaperçue, que ce soit à terre, à la recherche de nourriture, en vol avec ses planés interminables, mais aussi par ses craquètements de bec que l’on entend principalement à l’arrivée au nid !
Si sa faculté d’adaptation lui a permis de coloniser de nombreuses régions, la Cigogne blanche affectionne particulièrement les milieux ouverts et humides (marais, bocages, pâturages…). Elle choisit généralement de nicher près de son aire de chasse, bien souvent dans des arbres dégagés ou encore sur des bâtiments facilement accessibles. Son nid mesure généralement 1m à 1m50 de circonférence pour un poids pouvant aller jusqu’à 500kg, voire 1 tonne dans certains cas ! Carnivore opportuniste, l’éventail des proies constituant sa nourriture est très ouvert, allant du lombric au micro mammifère en passant par les insectes et les poissons.
Dès leur retour de migration en Février, les couples de (re)forment. Un mois plus tard, la femelle dépose 4 à 5 oeufs dans le nid, pour une incubation d’environ 30 jours. A l’éclosion les jeunes pèsent dans les 70g, et s’alimentent eux-mêmes dès leur naissance, en reprenant la nourriture non prédigérée, régurgitée par les adultes à l’intérieur du nid. Leur poids augmente rapidement et atteint 3 à 4 kg au bout de 2 mois, âge de l’envol du nid. A ce moment ils ont la taille d’un adulte et peuvent alors quitter l’Alsace d’été dès la mi-août, s’envolant vers le sud pour rejoindre l’Afrique, en compagnie des toutes les autres cigognes adultes.
Oiseau planeur, la cigogne dépend des courants thermiques ascendants de l’air pour pouvoir s’élever et planer sur les longues distances, Le plus court chemin serait de passer par la mer Méditerranée, mais les courants ascendants ne se font pas au-dessus de l’eau : elles se rassemblent ainsi par centaines au détroit de Gibraltar pour attendre les conditions optimales pour parcourir les quelques 10km qui les séparent de l’Afrique !
INFOS : FIN DE LA MIGRATION début SEPTEMBRE !
De nombreuses cigognes nichant dans le parc sont désormais parties rejoindre leurs quartiers d’hivernage, en Espagne voire plus au Sud…
Si habituellement, il reste une quinzaine de cigognes sédentaires, il se peut que selon les conditions climatiques, les récoltes dans les champs aux alentours ou d’autres raisons encore, ces habituées se soient absentées en journée ! Le parc peut alors sembler un peu désert, mais les cigognes ne sont pas bien loin ! NaturOparC reste un lieu d’accueil pour les cigognes sauvages et donc… libres d’aller et venir à leur guise !
Symbole de fertilité dans l’imagerie populaire d’Alsace, la cigogne est un oiseau de bon augure, et sa symbolique la plus célèbre l’associe aux naissances. La première trace de la légende de la cigogne porteuse de bébés remonterait à 1840. On raconte ainsi, qu'après avoir passé commande, la future maman doit mettre quelques morceaux de sucre sur le rebord de la fenêtre pour attirer la cigogne. L'oiseau va alors chercher le bambin auprès d'une source ou d'une mare, là où les lutins ramènent des profondeurs de la terre les âmes tombées du ciel avec la pluie, et réincarnées en nouveau-nés. Il semble que les cigognes, fréquentant les zones humides pour leurs besoins alimentaires, aient ainsi remplacé depuis le siècle dernier les lutins, qui étaient dans des temps plus anciens préposés à la livraison des bébés !
Le retour d’un symbole qui a bien failli disparaître !
Alors que dans les années 1900, les cigognes se comptaient par milliers en Alsace, il n’en restait que 2 couples sauvages en 1982 ! Les lignes à hautes tensions, la sécheresse et sa chasse au Mali mais aussi l’emploi de pesticides très puissants visant à éliminer les criquets dans ce pays constituent les causes majeures de la disparition de la Cigogne.
statut actuel
UICN monde : préoccupation mineure
En france
Espèce protégée
La Cigogne blanche à NaturOparC
C’est LA raison de la création du parc en 1976… Alarmés par la disparition programmée du symbole de l’Alsace, Jacques et Jean-Claude RENAUD ont créé le 1er centre d’élevage dès 1972, avec des individus en provenance du Maroc et de l’Algérie.
L’objectif était alors de supprimer leur instinct migratoire pour assurer une reproduction in-situ suffisamment importante pour pérenniser la population. Après avoir passé les trois premières années de leur vie en volière (ce qui fait disparaître leur instinct), les cigognes issus de ce programme de retrouvent la liberté et peuvent alors se reproduire dans les villages alsaciens.
Au fil des années, une colonie sauvage s’est installée naturellement dans les immenses saules du parc et compte désormais une soixantaine de nids.